Si Pierre-Victor Stock ne prend qu'en 1877 la direction de la maison d'édition qui portera désormais son nom, l'histoire commence un siècle et demi plus tôt, précisément le 8 mai 1708, lorsque André Cailleau est reçu libraire-éditeur.

A sa mort, sa veuve lui succède mais c'est son gendre, Nicolas-Bonaventure Duchesne qui a toute le charge de la boutique et qui lui succède en 1753 : à son catalogue, Restif de la Bretonne, Voltaire et Rousseau.

A la fin du XVIIIème siècle, la maison d'édition alors appelée "Au Temple du goût" quitte la rive gauche pour le Palais-Royal. Jean-Nicolas Barba, qui a racheté le fonds Duchesne, y commence une carrière surtout tournée vers le théâtre. Mais il doit vendre la majeure partie de son fonds à son premier commis, qui le cède à son frère Nicolas Tresse, en 1845. A sa mort, en 1871, la maison revient à sa veuve, née Mlle Stock, et puis à un neveu Pierre-Victor Stock. A la maison qu'il dirigea de 1877 à 1921, Pierre-Victor Stock a laissé bien plus que son nom : deux traditions, fidèlement maintenues par les éditeurs qui lui succèderont.

La première est illustrée par le "Cabinet cosmopolite" qui compte vingt Nobel - et a exploré, sous la direction d'André Bay, puis sous celle de Christiane Besse - la quasi totalité des littératures mondiales.

La seconde est l'engagement dans les grands enjeux de société. Pierre-Victor Stock fut l'"éditeur" de l'Affaire Dreyfus. De nombreux essais publiés bien plus tard relèveront, pour l'esprit, de cette même conviction : l'édition se doit de dialoguer avec son temps. Dialogue qui ne va pas sans risques juridiques et financiers : la maison connaît de graves difficultés.

En 1921, elle est rachetée par Maurice Delamain et Jacques Boutelleau - alias Jacques Chardonne. C'est une période incertaine, du moins en littérature française : Gaston Gallimard et Bernard Grasset tiennent en la matière le haut du pavé éditorial. En revanche, le domaine cosmopolite reste florissant. Pour une maison essentiellement tournée vers l’étranger, la Deuxième guerre mondiale est catastrophique. Et l’après guerre – si l’on excepte la remarquable activité d’André Bay – reste morne.

En 1961, Delamain et Boutelleau négocie avec Hachette la vente de Stock, qui devient une filiale du groupe. André Bay, directeur littéraire depuis 1942, assurera le lien.

Ce changement de statut ne modifie pas radicalement les grandes orientations de la maison, même si les "dominantes" traduisent légitimement la sensibilité de ses différents directeurs – et l’air du temps. Christian de Bartillat, qui la dirige jusqu’en 1981, revendique – après Mai 68 – pour "la vieille dame Stock, frondeuse depuis toujours", "une lignée de petits enfants terribles" qui s’expriment sur les désirs de leur temps. De 1981 à 1991, Alain Carrère, tout en restant soucieux de littérature étrangère, accentue cet intérêt pour l’extrême présent.

En 1991, parallèlement à ses fonctions de Président-Directeur Général de Fayard, Claude Durand supervise les destinées de Stock, faisant, avec Monique Nemer à la direction éditoriale, une part égale à la vocation cosmopolite de la maison, à sa mémoire au travers de grandes rééditions et à l’actualité littéraire et intellectuelle.

Le roman français, en dépit de brillantes exceptions, a longtemps été un domaine hésitant chez Stock. L’arrivée en 1998 de Jean-Marc Roberts à sa tête viendra pallier cette lacune. "La Bleue", collection à la couverture bleue nuit qu’il avait créée en 1995, migre avec lui et devient en vingt ans l'un des fleurons de la maison, ainsi qu’une référence en matière de littérature française contemporaine.

Après le décès de Jean-Marc Roberts, Manuel Carcassonne prend en 2013 la direction de la maison. Liberté, Fidélité, Curiosité. Il aura fallu, pour maintenir depuis presque trois cents ans cet esprit, la rare coalition d’éditeurs et d’auteurs qui seule fait une "maison". Et cet esprit-là, quelle que soit l’époque, est toujours d’aujourd’hui.

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